Origine de la manifestation du 13 mai 1958 à Alger


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 Le capitaine Allard commande un quartier tout près de la frontière tunisienne. Pas loin d'un cantonnement de fellagahs situé en territoire tunisien. Pas loin de Sakiet-Sidi-Youcef. Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1958, il est informé par son commandant de secteur, d'une tentative de passage de la frontière par une bande rebelle. On lui certifie que le renseignement est parfaitement recoupé. En conséquence, il reçoit l'ordre de monter une embuscade et d'intercepter le détachement ennemi. Pour le capitaine Allard, ce n'est pas un problème. C'est un officier aguerri, il dispose d'un effectif de soldats expérimentés. Il sélectionne 43 hommes du 23ème RI et du 18ème Dragon. Pour ces hommes courageux et entraînés, c'est suffisant pour monter une embuscade.

Mais surprise ! Il tombe sur une force de 300 fellaghas ! 3 katibas fortement armées. C'est, certes, un traquenard. Mais ce sont nos soldats qui y tombent ! Car le renseignement était un piège tendu par le FLN et par la Tunisie, 300 hommes ont passé la frontière. Ils disposent de toute la logistique conventionnelle : liaisons radio, renseignements fournis par l'armée tunisienne. Par dessus le marché ces 300 hommes sont véhiculés par des camions de la garde nationale tunisienne jusqu'à la frontière.

L'accrochage est dur. Les fells sont repoussés avec de lourdes pertes. Mais ils sont protégés dans leur repli vers la Tunisie par des tirs de mitrailleuses et de mortiers qui partent des crêtes tunisiennes. 14 de nos soldats sont tués. Et surtout, 4 hommes sont faits prisonniers par le FLN. Ils sont emportés en territoire tunisien. Parmi eux, Richomme, Decourtreix, du 23ème RI et Feuillebois du 18ème Dragon.

……. A la suite de ce drame, le colonel Duval commandant de l'aviation  du Corps d'Armée de Constantine, ordonne l'intensification des opérations de reconnaissance sur la Tunisie, tout près de la frontière..

…….Le général Jouhaud, commandant l'aviation en Algérie, demande à son supérieur, le général Salan, de solliciter du général Ely, chef d'état-major général de l'armée, l'autorisation de déclencher un raid de riposte. Le généra Ely ne peut donner cet ordre sans l'accord de son gouvernement. Il transmet très vite cependant son feu vert pour un raid de représailles. Le gouvernement de la IVème République est donc d'accord.
Se déclenche alors le raid contre la base ennemie de Sakiet-Sidi?Youcef, le 8 février 1958.

…….Tout s'accélère tragiquement à partir du 9 mai 1958. Le FLN annonce l'exécution de trois soldats français : René Decoutreix, Robert Richomme, du 23ème RI et Jacques Feuillebois du 18ème Dragon. L'assassinat de ces hommes s'est accompli le 30 avril 1958. A Alger c'est l'horreur ! La rage évolue vers la haine. Nous réclamons justice. Nous réclamons vengeance. Alger explose ! Alger se jette dans la rue, en masse, et demande que l'on venge nos trois soldats assassinés ! Alger veut mettre à bas un gouvernement qui passe son temps à baisser culotte devant les terroristes de l'anti-France. (Extraits du récit du Docteur PEREZ)